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Etat-civil
Mon arrière-grand père Courbot Charles Adolphe est né à Saint Omer en 1857, fils de Adolphe Joseph, "peigneur de laine", et de Dauphine Leprêtre. En 1876, employé de commerce, âgé donc de 19 ans, il épouse à Calais Marie Hameau, repasseuse.
Le tirage au sort pour le service militaire ne l'a pas favorisé: service du 8/11/1878 au 12/06/1883, d'abord au régiment d'infanterie de marine à Cherbourg, puis maton à la prison militaire d'Oléron et enfin maton à Saint Pierre et Miquelon d'avril 1881 à juin 1883.
Ce qui a dû former son caractère... Un caractère bien trempé à en croire les récits familiaux!
De ses 9 enfants avec Marie Hameaux, 3 moururent en bas âge, 1 prématurément de maladie, 1 à la "grande" guerre, 1 autre émigré au Kansas assassiné suite à une dispute de saloon...
Profondément athée, comme le témoigne son testament, il est décédé le 16 novembre 1927 et enterré civilement à Calais
Passionné de sciences et techniques, il s'est formé en autodidacte avec force lectures.
La photographie
Il se lança dans la photographie avec (au moins) 2 appareils à plaques, un 9x13 et une chambre à double soufflet 13x18. Certaines plaques sont de sa fabrication, la plupart achetées. Les tirages papier se faisaient dans la cave de la maison avec des produits chimiques de sa fabrication. La plus ancienne photographie dont la date est avérée (le croiseur Guichen au port de Calais) est de 1903 ; quand avait-il débuté ? Il arpentait les routes du Calaisis et au-delà, souvent avec son fils Emile, mon grand'père.
Il fut le 1er à Calais à posséder un appareil à rayons X (bien que n'ayant pas de connaissances médicales particulières!).
Continuant ses recherches en électricité avec de petites bobines de Ruhmkorff à but au départ expérimental et récréatif, il s’équipa d’une bobine de Ruhmkoff et tube de Crookes pour pratiquer la radiographie. Des médecins lui envoyaient des patients pour des examens aux rayons X ; la qualité des plaques obtenues (la plupart 13x18) est étonnante au vu des équipements de l’époque.
La Revue des Artistes du Nord, novembre 1906 signale sa présence au salon de Calais 1906:
"... notre attention fut attirée par un mystérieux panneau de M. Charles Courbot contenant des « Radiographies diverses » prouvant que la science n’exclue pas l’Art et qu’elle a quelque fois besoin de puiser à sa source. Tout en me faisant cette réflexion, j’admirais fort l’habileté que M. Courbot a dû employer pour arriver à un résultat aussi parfait"
Les dangers des rayons X étaient alors inconnus: l'absence de protection des opérateurs, l'émission mutidirectionnelle des rayons, le long temps d'exposition
ont causé de multiples lésions. L'ingénieur A.H. Radiguet qui diffusa le matériel qu'utilisa mon arrière grand-père est mort des suites des radiations X. Ce sujet n'a jamais été abordé en
famille.
Le couple a habité d'abord rue de la douane à Calais Nord, puis en 1885-89 rue Champailler en ensuite au 79 rue Leavers jusqu'à sa mort.
On parlait peu en famille de sa profession (par contre beaucoup de ses activités techniques à la maison), seulement qu'il travailla à la centrale électrique. Cependant les divers actes d'état-civil, depuis le service militaire jusquà son décès en passant par les naissances des enfants, mentionnent "commis négociant" puis "employé de commerce". Marie, son épouse, est mentionnée comme "repasseuse" ou "ménagère", puis "sans profession" après 1888.
La fée électricité
Le début du XXe siècle connut la révolution de la découverte des usages de l'électricité.
Charles Courbot s’est équipé en matériel tant en électricité statique (machine de Ramsden, bouteilles de Leyde…) qu’en moteur à courant continu, éclairage… C’était aussi l’occasion d’expériences en famille. IL m'a été rapporté que la surveillance des retours de ses enfants se faisait par des sonneries et lampes de sa création.
Autodidacte, il avait appris en lisant de nombreux livres, études commencées lors de son service militaire à Saint Pierre et Miquelon.